La zone d’action du PADER-Sédhiou
Le Projet D’Action pour le DEveloppment Rural de Sédhiou (PADER-S) exécuté par le consortium des Ongs EWA&ADG grâce aux financements de la Coopération Autrichienne et du Fonds Belge de Survie pour une période de 3 ans, intervient dans le département de Sédhiou (région de Kolda) en moyenne Casamance, et plus précisément dans les communautés rurales de Diendé, Djiredji et Bambali.
Historique
Suite à la mission d’évaluation externe du programme PADER en 2005 qui recommandait entre autres « d’élargir les expériences du PADER à d’autres zones », les ONG EWA et ADG ont conjointement élaboré un « Projet d’Action pour le Développement Rural de Sédhiou (PADER-S) qui a été soumis aux bailleurs (Coopération Autrichienne et Fonds Belge de Survie), et accepté en 2006.
C’est ainsi que le PADER-Sédhiou a été crée en janvier 2007. Il s’insère dans la logique du programme PADER basée sur l’approche FDL et s’inspire directement de son expérience depuis 2001.
Il vise à intensifier la production agricole, l’élevage et la pêche tout en contribuant à l’amélioration des services de base tels que la santé, l’éducation et l’eau potable. L’égalité hommes-femmes et la préservation de l’environnement sont des préoccupations transversales dont il sera tenu compte dans toutes les interventions du projet.
La zone d’action démarre avec 39 villages choisis au niveau des 3 communautés rurales de Diendé, Djiredji et Bambali (13 villages par CR), l’optique étant de progressivement couvrir tous les villages de ces communautés rurales.
En plus d’activités de diagnostic (outils MARP) et de sensibilisations, une visite d’échange a été programmée à la COOPAM en avril 2007 pour permettre aux populations de s’imprégner du traval du projet PADER-Mbour et de la coopérative qu’il appuie.
Enfin, l’Assemblée Générale Constitutive de la coopérative agricole de Diéndé (COOPAD) s’est tenue le 30 mai 2007 à Diendé. Cette coopérative qui est également membre du RESOPP à l’instar des autres coopératives mises en place grâce à l’appui du PADER, devient dès lors le partenaire privilégié des activités du projet.
En septembre 2007, le PADER-Sédhiou appuie à la mise en place du Comité de Pilotage et de Suivi du Fonds de Développement local de la zone de Sédhiou (CPS-FDL-Sédhiou). Cette dernière étape permet au projet de travailler pleinement dans le cadre de l’approche du PADER.
Particularité de la zone d’action de PADER-Sédhiou
La zone bénéficie de terres cultivables en abondance et d’un climat exceptionnellement favorable à la production agricole avec un hivernage de 5 à 6 mois et une pluviométrie garantie. Les activités économiques sont en grande partie agricoles : cultures hivernales, riziculture, maraîchage, arboriculture, élevage (bovins, petits ruminants, apiculture...). La proximité de cours d’eau permet aux activités de pêche de s’y développer, et les ressources naturelles abondantes fournissent également de produits de cueillette intéressants à la fois pour la consommation des ménages et pour la vente. La difficulté majeure de la zone réside en son enclavement et en sa difficulté d’accès, particulièrement pendant l’hivernage. Ceci rend l’approvisionnement et l’écoulement des produits difficile.
Problématique de développement
On constate une insuffisance d’infrastructures scolaires et de centres de formation professionnelle et plus encore une insuffisance de personnel enseignant, principalement faute de ressources financières pour les payer. Le taux de déperdition scolaire, surtout pour les filles, est élevé.
La zone souffre également d’une insuffisance d’infrastructures de santé et de la non-fonctionnalité de certaines qui existent à cause du manque de personnel soignant qualifié, d’équipements et de médicaments. Les points de vente de produits pharmaceutiques sont en nombre insuffisant.
Etant donné la situation de carrefour de migrations de l’arrondissement, la pandémie de VIH-Sida y est particulièrement menaçante.
L’approvisionnement en eau des habitants et de leur cheptel est problématique car si les nappes d’eau souterraines sont généralement de bonne qualité (sauf en bordure du fleuve Casamance), les puits qui les captent sont souvent mal construits et pas assez profonds. Les forages existants sont peu nombreux et bénéficient à peu de monde faute de réseaux d’adduction d’eau potable suffisamment développés. Par ailleurs, la gestion des ouvrages hydrauliques est déficiente.
En ce qui concerne les pistes, on constate les contraintes suivantes :
– Entretien insuffisant et état de dégradation très avancé des pistes existantes
– Faible maillage en pistes de production
On constate aussi la vétusté des moyens de transport.
Les réseaux d’électrification et de téléphonie rurales sont très faiblement développés.
Les formations végétales locales font face aux contraintes suivantes :
– Exploitation abusive des formations ligneuses
– Fréquence des feux de brousse
– Exploitation abusive de la faune
– Manque de suivi des opérations de reboisement
Cette dégradation de la végétation conjuguée à l’augmentation du taux de salinité des eaux du fleuve Casamance et de ses affluents ainsi que l’assèchement de beaucoup de mares entrainent l’ensablement/envasement et la salinisation/ acidification des terres (rizicoles) et des eaux.
On constate aussi une insuffisance de personnel d’encadrement et de surveillance dans le domaine environnemental.
Perspectives
Le projet entend en 2007 mener, de concert avec les services d’appui à l’organisation et à l’encadrement technique du département, les activités suivantes :
– Entreprendre des actions d’information et de sensibilisation en vue d’une meilleure connaissance des services offerts par la coopérative
– Sensibiliser les partenaires sur les types de projets spéciaux à déposer auprès du comité de pilotage et de suivi pour financement
– Renforcer les capacités des partenaires -bénéficiaires en matière de gestion des organisations de producteurs et productrices, et des crédits.
– Organiser un atelier de diagnostic participatif en genre pour déterminer avec les partenaires les axes prioritaires à améliorer entrant dans l’amélioration de la situation socioéconomique des jeunes et des femmes
– Former les relais agricoles et auxiliaires d’élevage chargés d’appuyer les partenaires sur les techniques de production végétale et animale
– Organiser des formations de masse pour une meilleure diffusion des pratiques et techniques culturales
– Mettre en place des filières locales production de semences en mais, riz, sorgho et niébé afin de permettre à l’arrondissement de Diendé de disposer de semences sélectionnées en quantité et qualité suffisante.
– Appuyer les partenaires et les communautés rurales dans l’identification et l’élaboration de projets spéciaux
– Appuyer les partenaires dans la réalisation et la gestion des projets financés
– Promouvoir des actions lutte contre les feux de brousse
– Former les partenaires dans des activités environnementales (techniques de pépinière, de plantation et de régénération assistée)