La zone d’action du PADER-Tivaouane
Le PADER - T (Cellule Locale d’Appui Technique - Tivaouane) intervient dans le département de Tivaouane (région de Thiès), plus précisément dans l’arrondissement de Pambal qui couvre les communautés rurales de Mont Rolland, Notto Gouye Diama, Cherif Lô et Pire Gourèye. La zone d’action comprend tous les 18 villages de la CR de Mont Rolland, les 66 villages de Cherif Lô, les 72 de Pire Gourèye, 4 villages de la CR de Taïba Ndiaye et 38 villages de la CR de Notto Gouye Diama. Certains villages du littoral de Notto Gouye Diama ne sont pas encore pris en compte en raison de l’accès difficile et du nombre élevé d’intervenants dans cette partie de la CR. Par ailleurs il faut noter que les communautés rurales de Pire Gourèye et Cherif Lô n’ont intégré le programme qu’en 2006 après les évaluations de la première phase du PADER qui ont conduit à une deuxième phase avec une extension de la zone d’action. L’adhésion des villages de ces deux CR se fait jusqu’ici progressivement. L’extension de la zone d’intervention du PADER - Tivaouane au niveau des communautés rurales de Pire et Cherif Lô offre de réelles perspectives aux différentes coopératives en matière de production agro-pastorale.
Historique
Le PADER - T a remplacé en janvier 2001 le « Projet de Développement de Mont Rolland et Notto Gouye Diama » (PROMONO) qui était mené par l’Atelier Autrichien au Développement (EWA) depuis 2000 sur un financement de la Coopération Autrichienne.
Dans sa première phase (2001-2005) la zone d’intervention était :
– la communauté rurale de Mont Rolland (zone de Mont-Rolland) avec 18 villages
– la communauté rurale de Notto Gouye Diama avec 17 villages appartenant à la zone de Keur Samba Yacine et 15 villages de la zone de Pambal.
Le projet a démarré par une phase pré-coopérative qui a permis d’évaluer la production agricole avec principalement le niébé, le mil et le sorgho dans les 3 zones avec 6 villages pilotes chacune.
Une coopérative agricole a été mise en place dans chacune des trois zones : Mont Rolland (COOPAGRIM), Keur Samba Yacine (COOPAGRIK) et Pambal (COOPAGRIP).
En 2003 quatre villages maraîchers de la CR de Taïba Ndiaye ont intégré la coopérative agricole de Pambal (COOPAGRIP), dans l’optique d’une diversification des activités et également d’une amélioration du niveau d’utilisation du fonds de crédit disponible. Ces 3 coopératives se sont regroupées en 2005 en une union dénommée l’Union de Coopératives Agricoles de Pambal (UCAPP).
Avec la deuxième phase du PADER, la zone d’action du PADER-Tivaouane a été étendue depuis 2006 aux villages des communautés rurales de Pire Gourèye et de Cherif Lô.
Particularité de la zone d’action de PADER-Tivaouane
La particularité de la zone d’action du PADER-Tivaouane réside en sa disposition géographique. En effet c’est une zone où on note des disparités tant du point de vue édaphique que climatique :
– la zone de Mont Rolland présente avec celle de Pambal un sol à texture argileuse alors que les zones de Pire Gourèye et de Cherif Lô restent sablonneuses et couvre la zone de prédilection du manioc
– la zone de Keur Samba Yacine quant à elle, est essentiellement sablonneuse et présente en même temps un bas - fond d’une longueur d’une dizaine de kilomètre (Zone des Niayes) où le maraîchage a connu des succès éclatants dans les années précédentes. Cependant l’évolution du maraîchage est ralentie par un déficit accru d’eau d’irrigation du fait de l’éloignement continue de la nappe phréatique.
Cette disposition géographique a pour conséquence une diversité de l’activité économique (grandes cultures, maraîchage, arboriculture, élevage, commerce).
Points forts du PADER-Tivaouane
Situation de la zone : zone centrale du Sénégal où de nombreuses disparités culturelles convergent engendrant une diversification dans les activités économiques surtout au niveau du commerce, de l’agriculture et de l’élevage.
Notons par ailleurs que la zone renferme le « Louma » de Pire (marché hebomadaire), le grand marché de Notto Gouye Diama et également la zone abrite les grands « Gamou » (chants religieux) annuels de Tivaouane, de Pire et de Ndiassane.
Problématique du développement dans la zone d’action du PADER-Tivaouane
La zone d’action appartient essentiellement à ce qu’il est convenu d’appeler au Sénégal le Nord Bassin Arachidier (NBA). La culture prédominante de l’arachide y a bénéficié pendant des décennies d’une filière organisée garantissant aux producteurs des avances d’intrants, d’équipements (notamment semoirs et houes occidentales), des semences sélectionnées et l’écoulement de leur production à un prix relativement rémunérateur. Cette sollicitude de l’Etat était motivée par le fait que l’arachide alimente une filière agro-industrielle génératrice d’emplois et de devises à l’exportation.
La sécheresse chronique qui sévit depuis le début des années 1970 a entraîné une forte régression des rendements de l’arachide aggravée par une chute des prix à l’exportation. L’Etat s’étant progressivement désengagé, les paysans se retrouvèrent désemparés et sans appui. Ils restent malgré tout attachés à la culture de l’arachide, jadis source de richesse et parce que ses fanes sont un fourrage apprécié.
Face à cette situation, les paysans ont adapté leur stratégie de production en :
• Réduisant les superficies emblavées en arachide et en augmentant celles consacrées aux autres cultures, notamment au profit du niébé et du mil qui sont mieux adaptés aux nouvelles conditions climatiques ;
• Essayant de faire assumer par leur parents émigrés, l’Etat ou les ONG l’énorme risque climatique désormais associé à la culture de l’arachide à cause de son cycle végétatif excessivement long pour le climat actuel ;
• Augmentant les superficies cultivées au détriment des jachères et des parcours ;
• Réduisant l’utilisation d’intrants externes (surtout engrais) parce que leur prix et le risque climatique ont beaucoup augmenté alors que leur revenu a diminué ;
• Réduisant la proportion de bovins dans leur cheptel, au profit des ovins et caprins plus à même de supporter la réduction et la dégradation des parcours ;
• Faisant plus appel à des revenus issus du travail saisonnier (Rizières du fleuve, petit commerce etc.) et de l’émigration intérieure et extérieure.
Malgré cette stratégie paysanne, la production agricole reste handicapée par de nombreuses contraintes d’ordre physique, technique, social, économique et institutionnel.
Perspectives
Au cours de l’année 2007 le projet en collaboration avec l’UCAPP (Union des Coopératives Agricoles de Pambal) met l’accent sur les nouveaux villages des communautés rurales de Pire Gourèye et de Cherif Lô sans oublier la consolidation des acquis dans les anciens villages.
Le projet envisage entre autres de :
– Réactualiser la situation de référence dans les anciens villages
– Appuyer l’accélération de la mise en place de l’UCAPP et de ses antennes
– Appuyer l’UCAPP à mieux sécuriser le crédit
– Appuyer l’UCAPP à la recherche de partenariats avec d’autres structures d’envergure nationale
– Préparer l’UCAPP au retrait du PADER-Tivaouane
– Appuyer l’UCAPP à mieux maîtriser l’épargne
– Appuyer l’UCAPP à augmenter le plafond de crédit individuel des membres
– Appuyer l’UCAPP à mettre en place un système de production de semences performant
– Faire des producteurs membres de l’UCAPP des acteurs clés du développement économique du département